Peintre / Dessins

Rachel Silski


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 TRAVAUX :

   2012 - 2013

   2010 - 2011

   2008 - 2009

   2007 - 2008

   CV

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Tél: +32(0)473 86 62 59  
E-mail :
rachelsilsk@hotmail.fr  

Le site Internet : www.rachelsilskipeintre.be  

Rachel Silski ou une carrière -déjà longue- d’accoucheuse d’âmes. Fréquemment tourmentées. Celles de ses patients. Il s’agit bien de cela, de la psychologie appliquée aux êtres « hors normes ». Une pratique qui influe nettement sur l’œuvre.

Elle est une « écouteuse en retrait » des mots des autres ; mots qu’elle fait « venir à l’avant » dans la tradition de la maïeutique socratique. Ces mots révèlent peu à peu « l’image » à travers laquelle les interlocuteurs se voient ou s’identifient. C’est bien ce stade du miroir, cher à Lacan, qu’elle évoque comme grille de lecture à travers laquelle elle « lit » le message de l’autre. Cet autre qui lui exprime dans sa nudité, l’essence de son «moi » intime.

C’est un échange qui « marque » l’artiste.

Ce n’est pas anodin, car de ce que « croient » les patients, Rachel Silski dégage une autre « vérité ». Elle est rarement indolore puisque –thérapeute- elle invite l’autre à s’appuyer sur ses réminiscences pour faire surgir de sa vie antérieure les connaissances oubliées.

Expérience risquée à coup sûr pour celle qui « fait parler »... Ne remplit-elle pas, avec beaucoup de don de soi, « un rôle, » -chaque fois singulier- dans la « pièce » qu’elle partage avec le patient ? Elle n’en est pas une spectatrice ; elle en est un protagoniste.  

De quoi y parle- t’on ? Souvent de paranoïa et de ses multiples facettes. Y prévalent les notions de persécution, de souffrance, de méfiance, de menace ou de suspicion des individus les uns par rapport aux autres. Quant ce n’est pas de la maladie et de ses suites, sinon de son funeste aboutissement.

La plasticienne Rachel Silski « absorbe » ces expériences en son être. Si sensible.

Elle nous en fait partager les traces, les signes, les couleurs. Elle travaille les pigments, l’encre, l’huile de lin. Ce sont parmi les mediums auxquels elle fait appel chez chacun à tout ce qui nous habite en termes d’émotions –et le mot n’est pas anodin ici- mais aussi de raison, de patience, de réflexion.

Le rouge. Le noir. Ses choix chromatiques de prédilection.

Le cœur unit les êtres ; mais aussi les sépare dès lors qu’il n’est plus…

Stendhal est proche. L’ambition, les doutes, les souffrances de Julien Sorel sont décryptées à l’instar d’une analyse de thérapeute et qui le mettrait à nu. Il révèle les méandres de la pensée du héros. Pensées qui conditionnent ses actions.

Rachel Silski traduit son vécu si personnel sur des supports bruts ou des papiers de riz froissés notamment.

Souvent ils sont littéralement scarifiés, déchirés tels des cicatrices affleurant du dialogue de l’artiste avec la matière. Ces signes dans le support désignent  le souvenir de ces accouchements si particuliers – mentaux- et riches de leurs non-dits. N’y a-t’il donc pas là « matière » à y voir une peau ?

La peau de la tête  creusée  ou  grattée  pour en faire jaillir un « Je » authentique.

Michel VAN LIERDE      Novembre 2011   

 

 

Ma préoccupation en tant qu’artiste est de  partager ce que suscite notre condition humaine, misérable et magnifique à la fois.

J’utilise des matériaux dits « nobles » tels que les pigments naturels, les pastels, les crayons, les encres pour  exprimer, faire foisonner à partir de la matière les questions qui se posent à moi : le souvenir, la mémoire, la trace.

Dans mon travail sur la première guerre mondiale (« traces de coquelicots »), il s’agit de la mémoire collective.

Dans les séries « Corps » ou « adieu », il s’agit de la mémoire intime et propre à chacun…

Les autres thématiques explorées sont celles du deuil, de la séparation,  de la rencontre avec l’autre, expériences éternelles et vécues par tout un chacun (séries « Laisser dire », « Corps désassortis »).

Trace, souvenir, écriture sont les trames de mes dessins, indissociables de la peinture.

Rachel Silski  

 


Mon Iphigénie
83x63 cm

 

 


Ombres
23x32 cm


Montagne bleue
32x23 cm


Que reste-t-il de nos amours défuntes
23x32 cm

Le nouveau monde, série 2010 - 2011

L’amour, la mort taraudent l’être humain pendant toutes son existence… L’amour, c’est un nouveau monde, un monde en soi, découverte de l’autre, du corps, d’émotions, de sentiments. La mort, ce ne sont pas que les larmes, la séparation qui vient signer une fin. C’est aussi la nostalgie, le souvenir et la trace remémorée du bonheur perdu… Figures mythologiques sublimées par le temps, Ariane, Bérénice, Eurydice, Iphigénie ont fait résonner en moi des traits, de textures, des couleurs : le rouge, le noir, le blanc, le gris pour décliner leurs histoires d’amour et de mort. Ariane et l’abandon, Bérénice et son amour pour Titus, Iphigénie l’innocente dont l’amour filial se donne jusqu’au sacrifice ultime, Eurydice, l’heureuse épouse dont le bonheur se fracasse dans la mort et se trouve seule au pays des Ombres. L’enfer est la séparation inattendue que la mort provoque. Voilà quelques histoires d’amour et de mort, de don et de sacrifice venues prendre forme et trait sur les matières que sont le papier, l’encre, le crayon et les pigments.

Rachel Silski,   mars 2011   


Le nouvel amour
120x59 cm

 

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Estrambòrd de jòia

Qui n’a souhaité (rêvé ?) être dans la présence pleine, immédiate, inentamée par des traces, par  la charpie d’un passé ectoplastique qu’on ne parvient pas à dépasser, et qui ne serait pas non plus taraudée par l’attente de sa perte irrémédiable, ou par des espoirs qui, on le sait bien mais quand même... Qui donc ? Qui n’est pas nostalgique de cet état sans nostalgie, sans douleur du retour, du passé… qui n’a pas le souvenir de cet espoir déceptif d’une parousie de la chair la plus singulière et la plus intime (tellement intérieure qu’elle serait extérieure à la chair), ou d’un epékeina tês ousías, au-delà de l’essence, de l’un, de l’ineffable même ?

Et pourtant… cet état de « n’avoir pas à se souvenir » que Rachel pointe chez Le Clézio, cet être entièrement ici-maintenant que nous attribuons avec un mélange de mépris et d’envie aux animaux, tellement plus “heureux” que nous, cette béatitude nous est refusée, l’absence de cette présence est cela même qui nous fait (“nous sommes faits”) … mais quoi ?

Il y a donc, c’è, es gibt avoir, être ou don séparation, déchirure, deuil, mort, dés-espoir, de tout cela trace, et ineffaçable. Ce qui est arrivé reste, « cela m’est arrivé », « ce n’est toujours pas fini », « je pendouille toujours » (Améry). Reste à… faire trait de cette trace, la tirer d’un bout à l’autre du papier, d’un papier à l’autre, faufilure peut-être. Le papier, cette peau, que Rachel déchire, recouvre de couches inlassables de pigment, rouge souvent. Et dans ces marques, giclures, déchirements et perçures, que de joie, « wreed geluk » disait Claus, l’ami de Corneille et d’Appel, mais c’est surtout Constant que Rachel aime, jusqu’à faire une œuvre-hommage à ce peintre, « fête de la tristesse », lui dont elle aime tant cette phrase qui dit « la peinture est un animal… un cri… ».

Pourtant, plus souvent c’est une musique, un texte qui accompagne, parfois précède le travail de ce corps, corps à corps, sur ce corps subtil, ensauvagé du papier, Bach, Mozart, Dinu Lipatti, Lacan, Bauchau, Kundera,… peut-être des traces plus lointaines de Verlaine ou d’Éluard. Ou des phrases qui viennent, insistent, « le littoral de mon amour », « entre le rêve et la vérité tu es toi là inconsolable », « la désespérance comme seule lumière », des phrases qui viennent d’un autre ailleurs. Quoi qu’il en soit, ces phrases sont soumises à un travail plastique qui les efface, les restaure parfois, un peu, en partie.

Effacement comme il y a effiguration , des figures parfois (rarement) préexistent, parfois (plus souvent) surgissent du travail des traits et des polissages par la brosse, pleurs d’un arbre, tapisserie berbère, carte de la Palestine… C’est la marque donc qui fait figure, comme un de ses possibles.

« Joie et déchirement » dit-elle ou joie qu’est le déchirement, déchirement qu’est la joie, ou encore joie du déchirement de la joie, lontanéité de l’amour, amor de lonh, « A chantar m’èr de çò qu’eu no volria » (Comtessa de Dia) car c’est plus fort qu’elle, ce chant (ce cri) sourd, surgit mais aussi « D’aissò’m conòrt » une joie en est, en vient

                                    Philippe Hunt  avril 2008 
professeur à  l'accadémie des beaux art de Bruxelles
 


*Effingo : je preprésente, je figure, je rends, je dépeins… j’essuie, j’éponge…. je frotte   doucement (quand même), je caresse.
 

 

En ce jardin.

Traces, c'est la vie même, et la disparition de la vie qui créée des traces, le temps qui passe.

Espace privé ou non, clos ou ouvert, espace de repos et de calme, de jeux, d'intimité et de rêve, le jardin n'existe que par le soin attentionné et la grâce du jardinier, espace où la beauté fragile de la nature s'offre à nous.

Lieu de repos fugace et illusoire.

En ce jardin, où s'exhalent tour à tour les senteurs vives du printemps, les parfums capiteux de l'été, les murissements de l'automne, les âpretés de l'hiver, rares sont ceux qui songent au passage des saisons, les saisons de notre existence même.

La rose, en ce jardin, simple bourgeon ira d'éclosion en mûrissement, partira au gré du vent, sous le vent de décembre, mourir sous le gel. Ses pétales nourriront la terre. Vie et mort s'entremêlent. Vie et mort aussi inéluctable que nécessaire. Ainsi suivant la profonde inclinaison de chacun, le temps qui passe est comme un tombeau ouvert qui jamais ne s'oublie ou le temps est une question qui jamais ne se pose. La seule loi naturelle qui existe, est là pour nous rappeler, l'éternel cycle des choses, transmutation des pétales et des feuilles, vie et mort mêlées.

Rachel Silski,   janvier 2007   
 

Trait et couleurs

Traces, exploration de sensations immédiates. Regard et lumière posé sur un corps, dans la liberté du trait. La main trace sur le papier la marque légère du souvenir; le marqueur, l'aquarelle, le pastel et le crayon viennent jouer avec la lumière dans la grâce. La liberté retrouvée rencontre une expression du sentiment de la vie. Retour aux sensations immédiates de l'enfance, la liberté du trait.

Série de techniques mixtes encadrées de 50 cm sur 70 et de formats plus petits non standardisés.

Rachel Silski,   juin 2007  
 

série
"trait et couleur"

 


Trait et couleur 1
aquarelles et  marqueurs
50x70
cm


Le songe de l'eau
aquarelles et  marqueurs
50x70
cm

Adieu

Il est des mots qui viennent dire le souvenir, la trace aussi bien que la disparition de ce que l'on aimé, attendu: la voix, le regard. Adieu est une série en gris blanc et noir, saturé de matières qui murmure comment tour à tour ré-émerge et disparaît ce qui est cher.

Série de dessins marouflés sur bois (crayon, pastel sec, encre).

 Rachel Silski,   septembre 2006  

 

série
"adieu"


Adieu la mélancolie
crayon, brou de noix,pastel sec

28x19,5

 


Dans le désert erre II
pigment  pastel sec
32x23
cm

Traces de coquelicots

Traces, le souvenir de notre histoire, d'un passé inconnu et proche à la fois, le passé sanglant de l'Europe. Traces de coquelicots, comment l'Histoire vient se rappeler à nous.

Le point de départ de ce travail est le choc ressenti par la vue d'un champ de blés coupés  l'horizon par une ligne de coquelicots. La vue de ce champ de Polders provoque la remontée du souvenir d'un poème; « In Flanders Fields » qui évoque les soldats de la guerre 14-18 aux prises avec la mort, l'image de la brièveté de la vie de la fleur est le symbole des vies sacrifiées par l'horreur de la Grande Guerre.

Les paysages actuels des Polders ont gardé pour uniques traces de notre histoire européenne, des traces officielles : cimetières, monuments commémoratifs. Une des approches de ce travail est d'appréhender la modification des paysages: comment après la guerre, comment des lieux dévastés comme les rives de l'Yser sont devenus des lieux bucoliques, comment la ligne du Front est devenu, un lieu de promenade.

La douleur, la mort et l'horreur viennent saturer de rouge et de noir une grande partie de la série « traces de coquelicots ». Les tranchées, le no man's land, les rives de l'Yser sont associés au gris, blanc, noir.

Série de techniques mixtes (crayon, pastel sec, pastel gras, aquarelle) en format 50 sur 70 cm, encadrées.

Rachel Silski,   mai 2006   

série
"traces de coquelicots"

 


Bataille sur l'Yser
aquarelle, crayon
50x70
cm


Ombre de coquelicot
aquarelle, crayon
50x70
cm

   

Corps

Un certain académisme se dégage sans doute de cette série au crayon et aquarelles. Le corps est appréhendé par la tache et le trait, le vide et le blanc de la feuille.le corps pris dans sa dimension vivante et précieuse, de par sa fragilité.

 

Rachel Silski,   2005   

série
"corps"


Jambes croisées
crayon, aquarelle
20x30
cm


Petit nu couché
crayon, pastel gras
20x30
cm
 


Petit nu couché, de dos
crayon, pastel gras
10x15
cm
 

 

 

série
"Le nouveau monde"

2010 - 2011

 


Ailes du désir IV
23x32 cm

 


Empreinte
23x32 cm

 


A la place du coeur
23x32 cm

 


Le songe d'Iphigénie
63x70cm

 


Le soleil d'Iphigénie
126x74 cm

 


L'autre amour
140x185 cm

 


Illusion de l'amour
23x32 cm

 


Eurydice aux Enfers
150x125 cm

 


Ariane  ma soeur
67x80 cm

 


obscurité
23x32 cm

 


absent
23x32 cm

 

 

Photographe
Eduardo Cereceda,
eduardocerecedap@hotmail.com Tel:+32(0)479702321.

 

Artiste de La Communauté Française de Belgique

 

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